Dakar, la capitale du Sénégal a vibré au rythme de la littérature du 26 au 29 juillet. Ecrivains, éditeurs, critiques littéraires, universitaires, professionnels du livre et autres amis de la lecture s’y sont retrouvés pour la deuxième édition du Festival International de Littérature de Dakar (FILID) sous le thème : « Patrimoine littéraire et écriture contemporaine ». Les participants venus du Sénégal, du Mali, de Mauritanie, de République démocratique du Congo, de Côte d’Ivoire, de Guinée, de Belgique et de France ont échangé sur les questions liées à la création littéraire et au développement du livre.
Avant l’ouverture officielle le 26 juillet, en plus de l’+Exposition Salon national des Arts visuels+, Abdoulaye Fodé Ndione, directeur du FELID, a offert aux festivaliers une visite privée du musée Léopold Sédar Senghor. Poète et ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor est l’une des grandes figures de la littérature africaine et mondiale. Le groupe s’est ensuite rendu au Keur Birago, siège de l’Association des écrivains du Sénégal, pour une visite de courtoisie.
Sous le parrainage du Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique, la cérémonie d’ouverture a eu lieu au Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. La séance a été marquée par la leçon inaugurale prononcée par le Professeur Abdoulaye Racine Senghor sur le thème du festival, à savoir : « Patrimoine littéraire et écriture contemporaine ».

« Pour les écrivains, pour les artistes et même pour les chercheurs animés par la +chaleur froide+ de la science« , a soutenu l’orateur, « le patrimoine est un terreau inépuisable qui aide à penser et à construire l’avenir. C’est +une source irremplaçable de vie et d’inspiration+« . Quant aux œuvres littéraires, elles « entrent dans le patrimoine et elles l’enrichissent prouvant qu’ici, comme dans d’autres domaines, le patrimoine est vivant et qu’il est en perpétuelle constitution« , a-t-il dit.
Des panels, des temps d’échanges et des discussions ont rythmé les quatre journées de ce festival, donnant ainsi l’occasion aux participants de faire le tour du thème choisi. L’utilisation de langues nationales, la problématique de la circulation des auteurs au Sud, des stratégies des éditeurs ou encore la littérature comme un espace de conquêtes et de médiations sociales, divers thématiques ont été abordées.
« L’éminente dignité du savoir »
La réflexion sur le patrimoine littéraire pour l’auteur en exil; la dimension cultuelle dans la création littéraire; le décloisonnement des frontières par la littérature, l’engagement citoyen pour l’écrivain, l’écriture féminine contemporaine… autant de sujets autour desquels les festivaliers ont échangé, parfois sous forme de questionnement ou d’affirmation.
Les rencontres se sont déroulées dans différents sites donnant du rythme à l’événement. En effet, les participants se sont successivement rendus au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, Place du Souvenir Africain, Hôtel de Ville de Dakar, Centre Culturel Régional Blaise Senghor et Institut français.
Ponctuée par des récitals des poèmes, la clôture de cette deuxième édition du FILID a été marquée par la remise de trois prix littéraires, le 29 juillet à l’Institut français. Ainsi, le Prix international de littérature Cheick Hamidou Kane a été décerné à l’écrivain mauritanien Mbarek Beyrouk ; le Prix du roman sénégalais Racine Senghor a récompensé Khalil Diallo pour son livre L’Odyssée des oubliés tandis que le Prix international de poésie Annette Mbaye d’Erneville a été décerné à la poétesse ivoirienne Tanella Boni.

Il faut dire que le prix du roman sénégalais Racine Senghor est réservé aux seuls auteurs sénégalais, alors que les deux autres prix sont ouverts aux auteurs d’autres nationalités.
Le Festival International de Littérature de Dakar a été créé en 2022 par Abdoulaye Fodé Ndione, poète, romancier et éditeur sénégalais. Prévue initialement du 7 au 10 juin, cette deuxième édition a été reportée (pour fin juillet) en raison de la tension politique qui a secoué le Sénégal début juin, avec des dégâts qui ont touché des infrastructures dont des facultés et bibliothèques. Dans ce contexte, la tenue du FILID 2023 a été une « occasion de rappeler l’éminente dignité du savoir, du patrimoine, du livre et des archives« , a estimé le professeur Racine Senghor.
Ange M. & Marthe B.