Encourager les écrivains de la République démocratique du Congo à produire des œuvres littéraires en langues nationales est l’une des missions que s’étaient assignées les organisateurs du premier salon des littératures congolaises tenu les 22 et 23 février à la bibliothèque du Centre wallonie-Bruxelles de Kinshasa.
Placé sous le thème de «Littérature congolaise en langues nationales : identité culturelle du peuple», ce premier salon a été organisé par l’Association pour la promotion de l’éducation et des langues (APEL), en collaboration avec le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, l’Association « Écrivains du Congo » et les Editions Mabiki.
Pour les organisateurs, ce salon littéraire avait pour but de promouvoir les quatre langues nationales congolaises (Lingala, Swahili, Kikongo et Tshiluba) dans le monde entier, bannir le « complexe » des langues occidentales dans la littérature congolaise, encourager les écrivains du pays à produire des œuvres littéraires en langues congolaises pour pousser aussi d’autres continents à lire l’Afrique à travers la République Démocratique du Congo, a-t-on expliqué.
Ponctuée par de temps d’échanges et de partages d’expériences, cette rencontre a permis aux participants de suivre les interventions de quelques écrivains congolais qui ont insisté sur l’importance d’écrire en langues nationales. Au dernier jour de cette messe littéraire, les intervenants sont revenus sur les œuvres des auteurs congolais écrites en langues nationales comme « Bokobandela » de Bienvenu Sene Mongaba, « Ebamba, Kinshasa Makambo » de Richard Ali A. Muntu ou encore « Ntoma » de Stéphanie Manfroy Boale.
L’histoire de la naissance des éditions Mabiki a aussi été relatée. Fondée par Bienvenu Sene Mongaba, – intellectuel et écrivain congolais mort le 31 janvier 2022 -, la Maison d’édition Mabiki travaille pour la promotion des œuvres littéraires écrites en langues congolaises.
Au deuxième et dernier jour de ce salon des littératures congolaises, le dictionnaire « Français-Lingala » de José Ikalw’Ofolo, a été porté sur les fonts baptismaux par Richard Ali, directeur de la bibliothèque Wallonie-Bruxelles de Kinshasa et président de l’association « Écrivains du Congo ». Ce livre de plus de 19.000 mots et 3.000 proverbes a été présenté par l’écrivain et critique littéraire congolais Munkulu di Deni.
La tenue de ce premier salon des littératures congolaises a eu lieu dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle qui a eu lieu le 21 février. Les organisateurs ont promis de le perpétuer afin d’ouvrir les langues nationales congolaises à l’international, à travers sa littérature.
Meddy Donke