Des experts et activistes congolais engagés dans le secteur des ressources naturelles ont estimé lundi qu’il était important de valoriser le lithium de Manono, en République démocratique du Congo avec l’installation de l’usine de raffinage afin de permettre au pays de tirer suffisamment profit de l’exploitation de cette ressource.
Des membres de la société civile, représentants des structures étatiques et ceux des entreprises minières ont participé à cette conférence sur le lithium autour du thème : « Comment le lithium de Manono en RDC peut-il contribuer à la transition énergétique ? »
A l’issue des échanges les participants ont estimé qu’il est essentiel de « valoriser le lithium de Manono avec l’installation de l’usine de raffinement » de ce minerais d’avenir mais également « valoriser les intelligences congolaises » pour que espérer que la RDC tire effectivement profit de l’exploitation de son lithium.
La réflexion sur le lithium de Manono a été initiée par la Commission des ressources naturelles de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cern-Cenco). Focalisée sur un des minerais essentiels à la transition énergétique, cette conférence s’est tenue en marge des activités de la PréCOP27 coorganisée par la République Arabe d’Egypte et la RDC.
La ville de Manono est située dans la province du Tanganyika, née en 2015 du partage en quatre du Katanga, région du sud-est de la République démocratique du Congo regorgeant de minerais, cuivre et cobalt notamment. Malgré ses énormes ressources, la majorité de la population congolaise vit dans la pauvreté.
Le cobalt et le lithium son deux minerais les plus en vue en matière de transition énergétique. Et la RDC détient 60% de réserves mondiales de cobalt, mais aussi d’importantes réserves de lithium. « Le cobalt est déjà exploité par plusieurs entreprises et exploitants artisanaux, tandis que le lithium n’est pas encore exploité », rappelé Henri Muhiya, secrétaire exécutif de la Cern-Cenco.
En 2016, l’entreprise australienne AVZ Minerals, à la recherche de lithium, métal devenu star des batteries de voitures électriques, a obtenu en premier un permis de recherche à Manono, où elle a monté une co-entreprise avec la Cominière (Congolaise d’exploitation minière).
Depuis, elle attend qu’il lui délivre un permis d’exploitation par les autorités congolaises compétentes du secteur minier.

De l’organisatrice
La Commission Épiscopale pour les Ressources Naturelles de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo, sous la couverture du Réseau Ecclésial du Bassin du Congo est a été l’organisatrice de cette conférence. La Cern a comme mission d’outiller le plaidoyer de l’épiscopat congolais pour une gestion responsable des ressources naturelles, profitable au pays et à la population, respectueuse des droits humains et de l’équilibre de l’environnement.
Sa stratégie est d’agir à deux niveaux : le niveau des décideurs pour influencer les lois, les décisions et les politiques en matière de gestion des ressources naturelles ; le niveau de la population pour la former, l’informer, la mobiliser pour qu’elle exerce le contrôle citoyen et adopte des attitudes responsables à l’égard de l’environnement. Elle travaille en synergie avec des organisations de la Société civile nationale et internationale. La Cern est membre du Réseau Ecclésial du Bassin du Congo regroupant six pays couverts de la forêt du Bassin du Congo, selon une note de présentation.
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