La neuvième édition du Festival International de Cinéma de Kinshasa (Fickin) s’ouvre le 2 juillet dans la capitale de la République démocratique du Congo sous le thème : « Pour qui produire ? » se veut un moment de remise en question pour les auteurs et producteurs des films congolais.
Le festival va se tenir sur deux sites : l’Académie des Beaux-arts et l’Institut français de Kinshasa du 2 au 9 juillet. En plus des projections des films, le programme prévoit des ateliers, des colloques et des prestations musicales.
Les ateliers seront des moments pédagogiques qui vont être centrés sur la formation en direction photos, sur les films d’animation, sur le jeu d’acteurs et sur l’écriture d’un scénario. Des prestations musicales qui se joindront au festival seront données par Gally Garvey, El Georges ou encore Fred Kabeya, ont indiqué les organisateurs lors d’une conférence de presse.
« Le cinéma qui est une partie des productions culturelles, nous permet de nous définir, de nous vendre de manière positive, de montrer ce qu’on voudrait que les gens retiennent de nous », a déclaré le professeur Henri Kalama Akulez, directeur général de l’Académie des Beaux-arts et parrain de l’événement.
Sur les 270 films soumis pour cette neuvième édition du Fickin, 74 ont été retenus par le comité de sélection dont 45 films de fiction, longs et courts-métrages ; 17 films documentaires, longs et courts-métrages ; et 12 films d’animation. Ces productions proviennent de 34 pays, ont précisé les organisateurs.
Produire pour un public congolais
D’après les observateurs et spécialistes du secteur du cinéma de la RDC, les productions des congolais sont très peu consommées par les congolais et beaucoup plus ailleurs.
Ainsi, le thème choisi, « pour qui produire ? » tombe à point et remet en question tout le secteur du cinéma qui peine sur plusieurs angles, a estimé Ephraïm Buyikana, directeur du Fickin (Festival cinématographique de Kinshasa).
« Le cinéma congolais souffre de beaucoup de problèmes. On doit se mettre autour d’une table et réfléchir sur le pour qui on produit, pourquoi doit-on produire un film et à qui cela est destiné. Ça sera une tribune de remise en question sur notre façon de produire des films », a-t-il dit.
Moment de formation, les rencontres prévues serviront à « conscientiser les cinéastes congolais à produire pour un public congolais dans un premier temps », a indiqué Tshoper Kabambi, inititiateur du festival.
« La plupart des jeunes africains produisent pour l’étranger, raison pour la quelle le marché ne se crée même pas. Si nous savons pour qui nous produisons, nous allons créer des mécanismes pour la consommation », a-t-il estimé.
Emmanuel Kuzamba