27 septembre 2023
04:58

Le thème du  «leadership féminin dans les médias : enjeux et défis du numérique» a été au cœur d’un échange  le jeudi 17 mars à l’Université de Kinshasa (Unikin)  lors d’une conférence animée  conjointement par les journalistes congolaises Cléopâtre Iluku et Marthe Bosuandole, dans le cadre de la série d’activités du mois de la femme de cet établissement universitaire.

Les deux journalistes ont invité lest étudiantes et étudiants présents à cette conférence,  organisée par l’Ecole de l’art du débat et de porte-parole de l’Unikin, à viser l’excellence et la méritocratie.

Ecrivaine congolaise et journaliste à l’Agence France-Presse (AFP),  Marthe Bosuandole a partagé son expérience du métier en se basant sur le traitement de l’information comme cela se fait au sein de son agence de presse, exemples à l’appui. « Il n’y a pas une plume féminine, a-t-elle estimé, tous sont journalistes. Les femmes devraient prouver qu’elles méritent la confiance de leurs rédactions ».

Nous,  «journalistes femmes, devons travailler, peut-être travailler dure. Ne pas attendre que les choses nous soient servies sur un plateau doré. S’il faut faire le reportage, il faut le faire, descendre sur terrain, aller chercher l’information à la source (…) Le journaliste doit être ouvert, savoir vérifier les faits de par lui-même », indique-t-elle. « Ce qui est vrai pour nos collègues hommes l’est aussi pour nous ».

« Les femmes ne doivent pas être des décors dans les rédactions. Elles ne peuvent occuper les postes de responsabilité que si elles sont dynamiques, travailleuses (…), si elles le mérite »

A l’ère du numérique, elle a estimé que, les réseaux sociaux peuvent servir d’alerte pour certaines informations qui y sont partagées.  Il revient au journaliste, femme ou homme, de procéder à la vérification des faits rapportés. Car aujourd’hui,  le journaliste n’a plus le monopole de l’information,  tout le monde prend la posture de journaliste, sans respecter les règles de la déontologie et de l’éthique du métier

Mériter sa place

Pour sa part,  Cléopâtre Iluku, journaliste au média congolais en ligne Actualite.cd  et ancienne de l’Université de Kinshasa, a insisté sur le fait que la femme devrait mériter sa place dans les médias en travaillant au même titre que l’homme et en se formant continuellement.

« La femme, avant d’occuper un poste-clé, il faut de la compétence. Tout passe par différentes formations. La femme peut être capable d’occuper les postes qu’occupent les hommes aujourd’hui si seulement elle accepte de disponibiliser son temps par des formations ou renforcement des capacités », a-t-elle dit.

Pour elle, la femme est capable de devenir ce qu’elle veut, si elle a confiance en elle. « Le combat pour le leadership féminin  est d’abord personnel avant de devenir collectif », a-t-elle estimé.

Il s’en est suivi une série de questions et réponses entre étudiants et les deux intervenantes, dans un climat convivial. Puis la remise des diplômes de mérite pour honorer, aussi bien l’expérience de Marthe Bosuandole que l’espoir que représente Cléopâtre Iluku pour la presse congolaise.

Cette conférence a été organisée en collaboration avec l’école de l’art du débat et de porte-parole de la faculté des Lettres et sciences humaines de l’Université de Kinshasa.

Emmanuel Kuzamba